Le blasonnement
L’uniformisation
Alors, je me suis lancé dans l’uniformisation des blasons présents dans mon arbre. J’avais utilisé comme tout le monde via Internet et son moteur de recherche bien connu, les illustrations en ligne qui me semblaient « justes ». Résultat, j’ai une très grande disparité dans les formes des écus, des couleurs et des motifs.
J’ai donc consulté le projet Wikipédia d’harmonisation des blasons et je m’y suis fié à 100 %. Mais ça c’était avant que je ne cherche les blasonnements corrects. Le blasonnement décrit la constitution du blason avec un vocabulaire dédié. Par exemple pour le blason rouge avec la bande jaune ci-dessous, le blasonnement est : De gueules à la fasce d’or.
Les couleurs principales utilisées en héraldique sont :
- les métaux, composés essentiellement de l’or (jaune) et de l’argent (blanc) ;
- les émaux, composés essentiellement de l’azur (bleu), du gueules (rouge), du sable (noir), du sinople (vert) et du pourpre (violet).
Les sources
L’héraldique a été étudiée, décrite un nombre incalculable de fois. Il est donc difficile de trouver un ouvrage unique de référence absolue. Une référence unique pour la construction du blason et une référence unique de l’inventaire de tous les blasons, ça n’existe tout simplement pas.
Le blasonnement
Ensuite il faut rentrer dans les détails du blasonnement pour attribuer le bon blason au bon ancêtre. J’ai commencé à chercher plus sérieusement sur les premiers comtes de Luxembourg présents dans mon arbre, qui descendent des comtes de Limbourg.
La fiche Wikipedia donne le blasonnement suivant pour les comtes de Luxembourg : Burelé d’argent et d’azur de dix pièces au lion rampant de gueules, couronné, armé et lampassé d’or, la queue fourchue et passée en sautoir.
Sauf qu’il s’agit du blason de Henri VI de Luxembourg et non celui du comté du Luxembourg. La queue du lion fourchue et passée en sautoir, c’est à dire qui se croise, est la marque de Henri VI. Ensuite ses descendants l’ont adopté. Mais les premiers comtes comme Henri V avait une queue simple.
La forme de la queue du lion fourchue passée en sautoir est à ne pas confondre avec celle de la queue simplement fourchue. Au début, je ne voyais pas la différence et j’étais induit en erreur par des fiches Wikipédia et autres mal formulées ou mal respectées.
Ci-dessous, le blason des comtes de Monfort avec un lion à queue fourchue.
Ci dessous, le blason des seigneurs de Bruyères avec un lion à queue fourchue, nouée et croisée ! D’or, au lion de sable, la queue fourchée, nouée et passée en sautoir.
Un autre détail hyper important dans le blasonnement à base du lion rampant : les couleurs portées par les griffes et la langue, s’il a une couronne ou pas. Il est armé et lampassées d’or quand les griffes et la langue sont jaune comme pour celui du Luxembourg et sans couleur pour celui de Monfort.
Une fois qu’on a trouvé le bon blason qui correspond à son ancêtre, il faut prendre en compte le fait que durant sa vie, l’ancêtre a très bien pu porter successivement plusieurs blasons. C’est le cas, lorsqu’il devient seigneur d’un domaine en plus du sien après un mariage, une prise de guerre, etc.
Ma règle pour le moment est de lui attribuer le dernier ou le plus prestigieux des blasons. Je ne gère pas du tout les dates des titres dans Geneanet sûrement qu’un jour j’y reviendrais…
Et puis ensuite, j’attribue, sûrement à tort, aux descendants le blason choisi pour l’ancêtre. Il arrive que certains fils s’émancipent du blason paternel en appliquant une brisure. C’est le cas par exemple pour Gérard comte de Durbuy, frère de Henri V de Luxembourg.
En travaillant mes blasons autour des premiers comtes du Luxembourg, je me suis aperçu que le lion était décliné de toutes les manières possibles, on l’a vu précédemment avec les trois formes de queue, simple, fourchue et fourchue en sautoir, avec des griffes, une langue de couleurs et portant ou pas une couronne. Mais aussi le fond de l’écu qui est parfois simple, parfois meublé.
Vous aussi, je parie, que vous n’aviez pas fait attention à toutes ces petites différences ? 😉
Super intéressant, je suis toujours fasciné par la lecture qu’on peut en faire, et qui permettrait juste à partir de cet oral de reconstruire correctement le blason !!
L’héraldique est la toute première charte graphique mise en place au Moyen-Âge et appliquée et respectée dans toute l’Europe ! C’est hallucinant !