Si dans le projet blason de Wikipedia qui tente d’harmoniser la représentation des blasons, nulle mention des ombres portées n’est indiquée, j’ai trouvé par sérendipité qu’il était question d’ajouter une ombre portée aux pièces honorables.
Ombré
Expression s’appliquant aux pièces dont l’ombre est d’un émail particulier.
D’après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la Science du blason – O’Kelly de Galway — 1901
Relevé de noir pour être mieux distingué.
D’après La science du blason – accompagnée d’un armorial général des familles nobles de l’Europe — de Magny — 1858
Relief de l’écu d’armes
Pour proportionner les Pièces au Champ et les y bien ordonner, il faut toujours revenir à l’Écu en bannière initial : sept modules de large sur huit de haut. Sauf précision contraire, toute Pièce est en relief et projette une ombre sur le Champ, l’Écu étant éclairé en diagonale, de l’angle dextre du chef à l’angle sénestre de la pointe.
Le Pal, la Fasce, le Chevron, trois figures en relief, détermineront le pallé, le fascé, le chevronné, pièces cousues sur le Champ et ne projetant, dès lors, aucune ombre sur lui.
D’après Le Blason — Théorie nouvelle de l’art héraldique par P.-B. Gheusi — 1933
Les pièces honorables
La liste des pièces honorables varie selon les auteurs, j’en ai retenues neuf :
La bande
La barre
Le chef
Le chevron
La croix
La fasce
La pairle
Le pal
Le sautoir
L’ombre
Il ne faut pas confondre l’ombre et l’ombre portée.
L’Ombre se représente par le simple tracé d’un meuble qui n’est, dès lors, couvert d’aucun émail, cela permet de voir à travers cette figure soit le champ de l’écu, soit les pièces dont l’écu est chargé.
D’après l’Alphabet et figures de tous les termes du blason — L.A. Duhoux d’Argicourt — Paris, 1899
La référence la plus connue est l’ombre de lion :
Attribut d’un lion qui n’est que tracé au contour, au travers duquel on distingue l’émail ou les émaux du champ.
D’après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la Science du blason — O’Kelly de Galway — 1901
De TRAZEIGNIES : Bandé d’or et d’azur de six pièces, et une ombre de lion de sable brochant sur le tout.
Ombre de lion
D’après La science du blason – accompagnée d’un armorial général des familles nobles de l’Europe — de Magny — 1858
Ombre de soleil
Image du soleil rayonnant, sans yeux, ni nez, ni bouche.
D’après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la Science du blason – O’Kelly de Galway — 1901
Alors, je me suis lancé dans l’uniformisation des blasons présents dans mon arbre. J’avais utilisé comme tout le monde via Internet et son moteur de recherche bien connu, les illustrations en ligne qui me semblaient « justes ». Résultat, j’ai une très grande disparité dans les formes des écus, des couleurs et des motifs.
J’ai donc consulté le projet Wikipédia d’harmonisation des blasons et je m’y suis fié à 100 %. Mais ça c’était avant que je ne cherche les blasonnements corrects. Le blasonnement décrit la constitution du blason avec un vocabulaire dédié. Par exemple pour le blason rouge avec la bande jaune ci-dessous, le blasonnement est : De gueules à la fasce d’or.
Jauche
Les couleurs principales utilisées en héraldique sont :
les métaux, composés essentiellement de l’or (jaune) et de l’argent (blanc) ;
les émaux, composés essentiellement de l’azur (bleu), du gueules (rouge), du sable (noir), du sinople (vert) et du pourpre (violet).
Les sources
L’héraldique a été étudiée, décrite un nombre incalculable de fois. Il est donc difficile de trouver un ouvrage unique de référence absolue. Une référence unique pour la construction du blason et une référence unique de l’inventaire de tous les blasons, ça n’existe tout simplement pas.
Le blasonnement
Ensuite il faut rentrer dans les détails du blasonnement pour attribuer le bon blason au bon ancêtre. J’ai commencé à chercher plus sérieusement sur les premiers comtes de Luxembourg présents dans mon arbre, qui descendent des comtes de Limbourg.
La fiche Wikipedia donne le blasonnement suivant pour les comtes de Luxembourg : Burelé d’argent et d’azur de dix pièces au lion rampant de gueules, couronné, armé et lampassé d’or, la queue fourchue et passée en sautoir.
Sauf qu’il s’agit du blason de Henri VI de Luxembourg et non celui du comté du Luxembourg. La queue du lion fourchue et passée en sautoir, c’est à dire qui se croise, est la marque de Henri VI. Ensuite ses descendants l’ont adopté. Mais les premiers comtes comme Henri V avait une queue simple.
Henri V de LuxembourgHenri VI de Luxembourg
La forme de la queue du lion fourchue passée en sautoir est à ne pas confondre avec celle de la queue simplement fourchue. Au début, je ne voyais pas la différence et j’étais induit en erreur par des fiches Wikipédia et autres mal formulées ou mal respectées.
Ci-dessous, le blason des comtes de Monfort avec un lion à queue fourchue.
Monfort
Ci dessous, le blason des seigneurs de Bruyères avec un lion à queue fourchue, nouée et croisée ! D’or, au lion de sable, la queue fourchée, nouée et passée en sautoir.
Bruyères
Un autre détail hyper important dans le blasonnement à base du lion rampant : les couleurs portées par les griffes et la langue, s’il a une couronne ou pas. Il est armé et lampassées d’or quand les griffes et la langue sont jaune comme pour celui du Luxembourg et sans couleur pour celui de Monfort.
Une fois qu’on a trouvé le bon blason qui correspond à son ancêtre, il faut prendre en compte le fait que durant sa vie, l’ancêtre a très bien pu porter successivement plusieurs blasons. C’est le cas, lorsqu’il devient seigneur d’un domaine en plus du sien après un mariage, une prise de guerre, etc.
Ma règle pour le moment est de lui attribuer le dernier ou le plus prestigieux des blasons. Je ne gère pas du tout les dates des titres dans Geneanet sûrement qu’un jour j’y reviendrais…
Et puis ensuite, j’attribue, sûrement à tort, aux descendants le blason choisi pour l’ancêtre. Il arrive que certains fils s’émancipent du blason paternel en appliquant une brisure. C’est le cas par exemple pour Gérard comte de Durbuy, frère de Henri V de Luxembourg.
Durbuy
En travaillant mes blasons autour des premiers comtes du Luxembourg, je me suis aperçu que le lion était décliné de toutes les manières possibles, on l’a vu précédemment avec les trois formes de queue, simple, fourchue et fourchue en sautoir, avec des griffes, une langue de couleurs et portant ou pas une couronne. Mais aussi le fond de l’écu qui est parfois simple, parfois meublé.
Vous aussi, je parie, que vous n’aviez pas fait attention à toutes ces petites différences ? 😉
Mon plan de travail dans cette recherche de blasonnement
Ci-dessous la liste des blasons que j’ai redessinés lors de cette recherche de blasonnement.
RoucyFlandre HainautNamurBeaujeuBeaugéBrabantLimbourgWaleran III de LimbourtSarrebruckHollandeChâteauvillainBourbon DampierreAvesnes HainautHenri V de LuxembourgHenri VI de LuxembourgDurbuyFiennesBournonville