À partir de mes quatre grands-parents, j’ai construit quatre arbres familiaux ascendants en l’élargissant aux frères et sœurs et aux épouses :
la branche paternelle et maternelle de mon père, les RIDEL et les BOULEAU ;
la branche paternelle et maternelle de ma mère, les COTTY et les HAMELET.
Ce qui est amusant, c’est que l’on peut comparer et trouver de grandes différences entre les traits principaux de ces quatre familles qui finalement ont réussis à se rencontrer malgré des origines géographiques différentes et des métiers différents :
Les arbres sont cliquables
Les RIDEL sont devenus des commerçants au XIXe siècle après avoir été des toiliers et des tisserands. Ils sont fidèles à la Seine-Maritime depuis toujours à l’exception notable de mon ancêtre joueur qui fera une escapade dans l’Eure voisine.
Ridel : Le nom est fréquent en Normandie (76, 27). On trouve l’équivalent Rideau dans l’Indre-et-Loire, la Vendée et la Vienne (variantes : Rideaud, Rideaux, 17, 37). Il s’agit en principe d’un toponyme avec le sens de talus, butte. À noter cependant que Ridel est mentionné comme nom de personne au XIIe siècle : Ridel, seigneur d’Azay, a ainsi donné son nom à la commune d’Azay-le-Rideau (37). Le nom de personne devrait correspondre à la racine germanique rid (= chevaucher). Diminutif : Ridelet (71).
61 personnes sur 8 générations
de Louis XIV à la 5e République
Les BOULEAU viennent de la Mayenne des Pays-de-la-Loire et ont tous vécus autour de Laval sauf ma grand-mère qui est née à Rouen en Seine-Maritime. De Louix XV à Louis Napoléon Bonaparte, ils exerceront des métiers autour du bois (fendeur de bois, scieur de long, bûcheron, merrenier, charpentier).
Bellay: Surtout porté dans l’Ouest (35), désigne celui qui est originaire d’un lieu-dit le Bellay (= lieu où pousse le bouleau).
80 personnes sur 11 générations
d’Henri IV à la 3e République
Les COTTY sont Bretons ou plus exactement des Finistériens et beaucoup ont consacrés leur vie à la manufacture des tabacs de Morlaix. Certains seront passés d’ouvrier à contremaître. Ils se sont tous remariés au moins une fois. J’ai pu remonter beaucoup plus loin pour la branche COTTY, grâce au travail réalisé par le Centre généalogique du Finistère.
Coty : Quand il est porté dans le Finistère, le nom s’écrit aussi Cotty. C’est un toponyme relativement courant signifiant « la vieille maison » (kozh = vieux + ti = maison). On trouve des hameaux appelés Cotty à Kerlaz, Plougasnou et Plouyé (29).
81 personnes sur 13 générations
d’Henri II à la 3e République
Les HAMELET viennent du Calvados, de la région autour de Caen et seront tous meuniers de Louis XV jusqu’à Louis Napoléon Bonaparte. Ils n’auront besoin de se marier qu’une seule fois pour que j’apparaisse en bout de filiation.
Hamelet : Porté en Normandie (27, 76), devrait être une toponyme, diminutif de hamel (= hameau).
52 personnes sur 7 générations
de Louis XIV à la 3e République
Lire un arbre généalogique demande un peu de concentration. Au delà de l’émerveillement tout relatif à découvrir un nombre incalculable d’ancêtres et de dates, il convient souvent de prendre un peu plus de temps et d’attention pour y déceler des histoires d’hommes et de femmes.
De Yves à Yvette, 13 générations en 385 années
Pour construire l’arbre ci-dessous, je suis parti de ma mère, Yvette Cotty, pour arriver au premier « Cotty* » recensé, le prénommé Yves né vers 1546. Au delà de François 1er, il est impossible de retrouver des actes écrits sauf pour les ancêtres qui s’inscrivent dans la grande Histoire.
J’ai reporté également tous les conjoint(e)s ainsi que tous les frères et sœurs que j’ai trouvés. J’obtiens alors un arbre à 83 individus pistés dans les archives en ligne ou via les bases de données du Centre généalogique du Finistère.
De la Bretagne à la Normandie
Les Cotty sont avant toutes choses Bretons ou plus exactement et exclusivement Finistériens et localisés sur trois villes : Morlaix (Ploujean), Plouézoc’h et Plougasnou. Le premier Cotty voyageur est Jean Marie qui épouse Marie Jeanne Huet à Morlaix en 1874 et filent au Havre en Normandie pour la naissance de leur fils Fernand Jean Francis, le 11 septembre 1875. C’est mon arrière-grand-père maternel (Sosa 12**).
Voilà pour les grandes lignes de l’histoire de la famille, lignée, clan des Cotty. Il convient ensuite de se pencher plus en détails sur certains individus ou sur certaines caractéristiques comme la même profession, en un même lieu de toute une famille. Il faut d’ailleurs que je me documente sur l’importance de la manufacture des tabacs à Morlaix qui a fait vivre mes ancêtres, leurs frère et leurs oncles sur 3 générations !
Puis j’ai découvert une histoire un peu dure sans que j’en connaisse les causes. Elle s’est déroulée à la fin du règne de Louis XIV.
L’année 1708
Hervé Cotty – Sosa 768 :
C’est le petit dernier d’une fratrie de 10 en comptant sa demi-sœur qui a 26 ans quand lui voit le jour le 1er septembre 1676 à Plouézoch.
À 27 ans, Il se marie le 15 février 1703 à Plougasnou avec Anne Allain. Une année passe et le premier enfant arrive, c’est une petite Marguerite suivie rapidement de Yves en 1704 et des jumeaux Jean et Jeanne en 1708.
Et puis, je ne sais pas quel mauvais sort s’abat sur sa famille mais l’année 1708 est particulièrement cruelle.
Les jumeaux naissent le 3 janvier puis Jeanne meurt le 9 janvier, son frère Jean décède le lendemain le 10, ils n’auront vécu que 6 et 7 jours.
Puis son épouse Anne décède à son tour le 16 janvier à 31 ans et dix jours plus tard c’est sa première fille Marguerite âgée de 4 ans qui décède le 26 janvier.
En moins d’un mois, il perd sa femme et trois de ses enfants. Il ne lui reste plus qu’un seul fils, Yves. Il a tout juste 2 ans et c’est mon Sosa 384.
Hervé ne reste veuf cependant que 7 mois et épouse en seconde noce Perrine Féat, le 13 août 1708. De cette union naît une petite Marie en 1709 puis Anne en 1712, Jacquette en 1714 et Louise en 1718. Que des filles !
C’est à l’âge de 45 ans que finalement Hervé COTTY meurt à Plougasnou. Heureusement pour moi, le petit Yves a survécu à tout ça et a perpétué la lignée de cette branche.
Vous ne regarderez plus jamais un arbre généalogique comme avant, enfin c’est ce que je vous souhaite. Apprendre à lire un arbre généalogique permet de remarquer des singularités dans les dates, les noms, les lieux et de découvrir des histoires particulières au sein d’une grande saga qu’est l’histoire de votre famille.
*Cotty : J’ai conservé une seule orthographe pour plus de clarté mais « Cotty » s’écrira aussi avec un seul « t » ou « Cozti » ou « Le Couty » ou bien encore « En Cotty » selon les époques et les curés.
** Sosa : La numérotation de Sosa-Stradonitz est une méthode de numérotation des individus utilisée en généalogie permettant d’identifier par un numéro unique chaque ancêtre dans une généalogie ascendante. Vous êtes le numéro 1, votre père le 2, votre mère le 3, les grand-parents 4,5,6,7, etc.
Quand nous avons ouvert l’album de photo de mes grand-parents paternels, force était de constater que du père de mon grand-père, on ne savait pas grand chose. Mon arrière-grand-père (Sosa 8*), Adrien Guillaume Ridel, né en 1872 à Rouen est mon ancêtre joueur.
Nous n’avions même pas de certitude sur une photo qui pourrait bien lui correspondre. C’était d’autant plus curieux que nous avions plusieurs photographies de son épouse, mon arrière-grand-mère et une autre de son propre père mais de lui, aucune photographie légendée.
Qui était donc Adrien ?
On sait dans la famille, qu’il a possédé une grosse maison bourgeoise à Perruel dans l’Eure (le Château) et qu’il a perdu tout son héritage en jouant aux courses de chevaux. Il y a en effet à 25 km un hippodrome aux Andelys. Nous avons une photographie du château issu de l’album familial et la mémoire de mes tantes pour le retrouver. La maison existe toujours, un haut mur de brique ceinture la propriété. Je n’ai pas réussi à prendre une photographie même avec une tata de 80 ans qui me tenait et me poussait pour que je me maintienne en équilibre sur le mur !
Cet homme a déménagé un nombre affolant de fois, je lui connais 11 adresses différentes en 59 ans. Nous sommes donc bien loin du modèle idéal d’ancêtre (du point de vue d’un généalogiste amateur) qui n’aurait pas changé de ville depuis sa naissance et ce jusqu’à sa mort et qui aurait épousé une femme de cette même paroisse.
Il n’est évidemment pas du modèle habituel rencontré dans mon arbre généalogique, des journaliers, vignerons et autres laboureurs à n’avoir jamais été plus loin que les limites de leurs terres de labeur.
Le livret de famille
Jusqu’à très récemment, on ne connaissait ni sa date de décès ni son lieu d’inhumation. En vrai, l’information était dans le livret de famille que j’ai récupéré dernièrement. C’est vraiment incroyable que mes tantes ne l’aient pas vu avant moi. C’est comme si tout faisait en sorte que le mystère de cet aïeul demeure. Elles pensaient même qu’il était décédé à Rouen ce qui m’a valu une grosse conjonctivite à m’user les yeux sur les pages et les pages des actes d’état civils en ligne, pour rien car c’est finalement dans l’Eure qu’il est mort.
La fiche matricule
Grâce à cette fiche matricule, j’ai eu la confirmation qu’il ne restait pas en place contrairement au modèle idéal de l’ancêtre casanier. Tous ses changements d’adresse ont été consignés pendant sa période de mobilisation.
Outre le fait qu’il ait participé à la Grande guerre et à défaut de photo d’identité, on y trouve sa description physique :
Cheveux et sourcils : châtains
Yeux : gris
Front : ordinaire
Nez : fort
Bouche : moyenne
Menton : pointu
Visage : ovale
Taille : 1,69 m (mon grand-père était petit ainsi que mon père et ses frères et sœurs)
Son itinéraire
I) Rouen (Seine-Maritime)
1872 ; naissance au 41, place du Vieux-Marché à Rouen. Il naît dans le café dont son père est le propriétaire. Ce café existe toujours aujourd’hui.
II) Rouen (Seine-Maritime)
1892 ; il habite chez ses parents : 43, rue des Carmes, il est garçon épicier ; fiche matricule. Cette adresse a été détruite lors des bombardements alliés en 1944.
1893 ; il habite : 6, rue du Vieux-Palais à Rouen, garçon épicier, au décès de son frère Albert. Cette adresse a été détruite lors des bombardements alliés en 1944.
III) Perruel (Eure)
1893 ; fiche matricule. 1896 ; recensement où il figure avec Alexandre Hulat, 29 ans, jardinier ; Albert Lahalle, 43 ans, domestique ; Maria Tinel épouse Lahalle, 44 ans, cuisinière. Adrien Ridel est lui recensé à 21 ans comme le chef de maison. Curieusement dans ce recensement, je ne trouve pas ses parents et je n’ai pas réussi à localiser l’adresse exacte. Les recensements se font par quartier et par numéro de maison et pas par adresse postale.
1898 ; fiche matricule. 1899 ; mariage avec Juliette Delisle. Lui habite toujours à Perruel probablement dans le château avec ses parents et elle demeure dans un immeuble bourgeois au 1, rue des Petits pères à Paris dans le 2e arrondissement.
IV) Ry (Seine-Maritime)
1899 ; fiche matricule. Logiquement il quitte la demeure familiale pour s’installer à quelques kilomètres du château. 1900 ; naissance de son fils Marcel. 1901 ; naissance de son fils René. 1901 ; il est grainetier au décès de son père Louis Adrien (dit « P’tit Louis » parce qu’il était petit).
V) Perruel (Eure)
1902 ; naissance de sa fille Marguerite et fiche matricule. On comprend qu’il a dû hériter du château ou du moins il y rejoint sa mère avec femme et enfants.
VI) Darnétal (Seine-Maritime)
1903 ; 85, rue de Longpaon ; fiche matricule. Et là, il a du faire faillite car avec sa femme et ses trois enfants, il emménage dans une petite maison en bordure de route.
VII) Rouen (Seine-Maritime)
1904 ; 43, rue de Lessard ; fiche matricule.
VIII) Les Andelys (Eure)
1905 ; Grande rue ; Il est employé de commerce à la naissance de son fils Georges, mon grand père ; fiche matricule.
IX) Mantes-la-Ville (Yvelines)
1906 ; recensement avec son épouse Juliette ; fiche matricule. 1907 ; naissance/décès de sa fille Raymonde. 1910 ; naissance de sa fille Madeleine.
X) Rouen (Seine-Maritime)
1928 ; il est employé de commerce au mariage de son fils Georges mon grand-père et y habite au 21, avenue du Mont Riboudet.
XI) Bernay (Eure)
1931 ; décès ; livret de famille
La photo
Tout le monde s’accorde à dire qu’il ressemble vraiment beaucoup à mon grand-père et moi aussi pour l’avoir connu. Donc cet homme sur la photo est bien de la famille. La photographie a été prise par un photographe professionnel à Mantes. Assez rapidement, j’ai trouvé un Étienne Asselin photographe installé à Mantes-la-jolie, spécialisé dans les portraits « carte de visite ». Le problème c’est qu’il a cédé son atelier en 1891 et à cette date mon ancêtre joueur n’avait que 19 ans. Ce n’est donc pas le portrait d’Adrien Guillaume Ridel mon bisaïeul. Le mystère de mon arrière-grand-père, mon ancêtre joueur, reste donc entier !
Mes tantes ont finalement retrouvé une photo de lui et de son épouse, posant devant leur graineterie à Ry dans l’Eure. Est écrit sur le fronton les noms des trois associés : Goudemare, Ridel (mon AGP) et Delisle (mon AGM).
*La numérotation de Sosa-Stradonitz est une méthode de numérotation des individus utilisée en généalogie permettant d’identifier par un numéro unique chaque ancêtre dans une généalogie ascendante. Vous êtes le numéro 1, votre père le 2, votre mère le 3, les grand-parents 4,5,6,7, etc.
Je viens de découvrir dans mon arbre généalogique une petite bifurcation et qui est aussi un petit raccourci pour remonter jusqu’à Charlemagne. Je m’étais concentré dans mes recherches et dans le travail de vérification et de recoupement uniquement sur la branche des de BIENCOURT et finalement en remontant celle des de BELLOY, je découvre que les deux se recoupent 160 ans auparavant.
En 1604, sous le règne d’Heni IV, Thezeus de BELLOY (Sosa 10176) qui ouvre la branche des seigneurs de Saint-Martin ; chevalier, échanson du Roi, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, capitaine au régiment de Navarre, se maria par contrat avec Louise de BIENCOURT (Sosa 10177).
En 1761, sous le règne de Louis XV, Claude Nicolas de BELLOY (Sosa 318) ; chevalier, seigneur et patron des terres et seigneuries de Provemont, de Fissancourt, de Chauvincourt, de Neufville, de Bonnemare et autres lieux, officier au régiment des Bourbon infanterie, le descendant direct du dit Thezeus, se maria avec Rose Jeanne de BIENCOURT (Sosa 319).
La dite Rose est quant à elle, la descendante de Charles de BIENCOURT (Sosa 2552) ; chevalier, seigneur de Biencourt, en partie de Gamache, de Poutrincourt, de Chauvincourt, de Guibermenil, de Vercourt et autres lieux, conseiller, maître d’hôtel ordinaire du Roi, chevalier de son ordre, écuyer de la grande écurie et commandant son académie, qui est aussi le frère de la dite Louise de BIENCOURT mariée un siècle et demi auparavant à l’ancêtre du de BELLOY.
J’ai fait une infographie car c’est tout de suite plus clair en image.
Je m’attends à trouver d’autres croisements et d’autres embranchements similaires et je vous tiens au courant.
Pour voir tous les descendants direct de Charlemagne jusqu’à mon Grand-père paternel c’est par ici : On descend tous de C.
Les intitulés des titres et autres fonctions sont issues du Nobiliaire de Ponthieu et de Vimeu, de René marquis de Belleval.
9 Français de souche sur 10 descendent de Charlemagne, ce n’est pas moi qui le dit mais les mathématiques et c’est l’avis de nombreux généalogistes et historiens. Pour faire simple vers l’an 800 on aurait mathématiquement entre 70 milliards et 1000 milliards d’ancêtres possibles alors que la population estimé en France à cette époque n’est que de 8 millions d’individus. Voir infographie sur mon site Facilitateur d’image.
Et donc, je descends moi aussi de Charlemagne ! J’ai découvert que la branche de la mère de mon grand père paternel Juliette Delisle (Sosa 9), se plugguait sur celle des rois carolingiens et capétiens. Et ce en filiation directe et non pas par cousinage.
J’ai retrouvé les actes des ancêtres issus de la noblesse jusqu’au mariage de Louis Charles de BETTENCOURT (Sosa 638) avec Marie Jeanne de MAUVIEL (Sosa 639) daté du 23 avril 1731 à Gamaches-en-Vexin dans l’Eure. Ensuite, j’ai reconstitué la filiation à partir du travail de généalogistes et d’historiens en recoupant à chaque fois les informations. Il y a des petites erreurs sur les dates ou les titres complets mais jamais sur la filiation.
La dernière représente de cette branche noble de mon arbre est Jeanne Helmina de POINTEL (Sosa 39) qui s’est mariée avec un honorable roturier et fortuné épicier, Pierre Jean Philippe MOULIN (Sosa 38) le 6 juin 1843 à Paris.