On ne choisit pas ses ancêtres

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On ne choisit pas ses ancêtres

J’ai commencé mes recherches sur ma généalogie dans les années 80, je n’avais même pas 20 ans. C’était l’époque du courrier rédigée à la main auquel je joignais une enveloppe timbrée pour la réponse. J’envoyais  le tout aux mairies, je ne connaissais pas encore l’option des archives départementales.

Je réclamais une copie de l’acte et parfois les employés des mairies m’envoyaient à la place, des extraits d’acte de naissance, mariage et décès. J’ai rangé tous ces documents dans un classeur dans des pochettes plastifiées et puis je suis parti construire ma vie d’adulte. Au passage, c’était une très mauvaise idée la pochette plastique car l’encre se décolle du papier pour adhérer au plastique.

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Trente cinq ans plus tard, je reprends mes recherches avec un regard tout neuf et bien différent sur mes ancêtres et avec des outils tout neufs également. La numérisation des archives départementales de l’état civil, des plans du cadastre, des registres matricules, etc. nous facilite bien la vie ainsi que la publication des arbres en ligne, le partage des sources aussi, encore que la tendance soit à la monétisation du travail fait parfois par des bénévoles…

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Un regard bienveillant

Il y a 35 ans, je cherchais juste mes ascendants directs car c’était plus facile pour moi que de me perdre avec les frères et sœurs, les oncles et les cousins et les remariages. J’étais en quête de célébrités, je cherchais des ancêtres illustres ! Ce n’est que très récemment que j’ai découvert ma filiation à Charlemagne. Aujourd’hui mon regard est tout autre, je suis plus intrigué par leurs conditions de vie voire de survie que du sang royal qui coule dans leurs veines.

Les épreuves de toutes les guerres, civiles, religieuses, mondiales, des famines, des maladies, de la pauvreté, des révolutions civiles et industrielles, des deuils, des enfants morts en bas âge, des parents inconnus, des hivers rigoureux, des récoltes perdues, toutes ces épreuves nos ancêtres les ont traversées, les uns avec panache, d’autres par hasard et encore d’autres aussi par des procédés moins nobles.

Dans nos arbres se côtoient : des riches ; des bandits ; des nobles ; des journaliers ; des rois ; des bourgeois ; des pauvres ; des ouvriers ; des chevaliers ; des assassins ; des soldats ; des paysans ; des tisserands ; des marquis ; des bâtards, et je trouve ça assez admirable de les voir tous se côtoyer virtuellement à travers les siècles et les territoires.

Focus sur un ancêtre

De cette masse, je vous invite à vous concentrer sur un seul de vos ancêtres. En choisir un au hasard et penser que lui mort, toute sa descendance et donc votre modeste personne s’évanouiraient dans le néant. Vertigineux ! Cet ancêtre, s’il n’a eu aucun mérite ni châtiment à naître à cette époque là, dans ce lieu là, aura dans toute son humanité traverser son temps avec ses joies, ses peines, ses croyances, ses peurs aussi.

Les territoires

Le lieu de naissance, c’est la grande loterie de la chance ou pas de naître en occident, en orient, sur une île, dans une grande ville ou dans un petit village. Il se trouve que mes ancêtres (connus à ce jour) sont tous nés en France à l’exception notable des quelques rois et autres nobles.

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Oui oui celui qui est décédé à Tunis c’est bien Saint Louis 😉

Et quand je parle de la France c’est un abus de langage car à la mort de Charlemagne, elle n’existe pas encore, on parle de la Francie occidentale (royaume de Charles le Chauve), de la Francie médiane (royaume de Lothaire) et de la Francie orientale (royaume de Louis le Germanique) qui deviendra l’Allemagne. Alors de mon point de vue, la notion même de Français de souche me paraît bien relative et un brin surexploitée de nos jours.

La géométrie de la France même plus récemment dans le temps est très variable. Qui saurait me dire si des ancêtres nés sous la première République  dans les départements comme : Deux-Nèthes, Jemappes, Sambre-et-Meuse, Meuse-Inférieure, Mont-Tonnerre, sont bien bel et bien français ? J’ai lu dernièrement lors de la commémoration de l’armistice de 1918 que certains ancêtres ont enfilé l’uniforme allemand alors que de l’autre côté des cousins revêtaient celui de la France.

La barrière de la langue

Nous pensons souvent aux choses que l’on pourrait bien raconter à nos ancêtres si d’aventures le voyage dans le temps nous était familier. Mais saurions-nous nous faire comprendre ? Rien n’est moins sûr ! Les patois, les dialectes, les langues régionales ont régné  en maître avant l’uniformisation du langage officiel du royaume de France. Et on doit saluer le travail des curés, prêtres et autres vicaires qui devaient traduire en latin puis en français les déclarations de leurs ouailles.

Voir ce lien extraordinaire vers l’atlas sonore des langues régionales de France. Il suffit de cliquer sur le point d’une ville et de monter le son pour entendre la même fable d’Ésope racontée en normand, en breton ou en flamand, etc. C’est un bon moyen de se rapprocher par ce média totalement inattendu, de ses ancêtres.

La religion omniprésente, incontournable

À propos des curés, nous devons bien replacer dans leur contexte la place de la religion dans la vie de nos ancêtres et bien mesurer qu’elle ne peut aujourd’hui, en 2018, y trouver la même importance. Tous les actes de la vie de nos ancêtres étaient balisés par l’Église via l’église du village. Pour les baptêmes, les fiançailles et les mariages et bien sûr pour les inhumations. Mais pas seulement, les cloches sonnaient l’heure des prières mais aussi, j’ose l’écrire, celle des pauses déjeuner et celui du coucher.

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Savoir signer

Aujourd’hui en France, il subsiste encore une faible partie de la population (7%) qui ne sait ni lire n’écrire. Mais autrefois seuls les nobles, les bourgeois et les membres de l’Église avaient accès à l’éducation. Tous les autres travaillaient à la seule force de leurs bras pour nourrir leur famille, pour se vêtir et pour avoir un toit. Parfois certains de nos ancêtres, pas forcément éloignés, savaient juste signer leur nom.

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L’enseignement de la généalogie

Au regard de qui nous descendons, dans la diversité des situations sociales et géographiques, nous sommes amenés à réfléchir sur notre relation aux autres. Nous devrions, nous les généalogistes amateurs ou professionnels, être enclins à beaucoup plus d’ouverture envers nos concitoyens qu’ils soient différents de nous, qu’ils soient sans domicile fixe, employés de bureau, startupeurs, ouvriers, fonctionnaires, chefs d’entreprise ou millionnaires.

L’enseignement que nous délivre nos recherches en généalogie c’est qu’il suffit d’un simple coup du sort pour se retrouver de tel ou tel côté de la barrière sociale ou de celui de la frontière qui nous sépare des autres pays. Comme on ne choisit pas ses ancêtres, on ne choisit pas notre héritage et on devrait être beaucoup plus clément envers les autres héritiers que nous côtoyions.

 

 

Se tromper d’épouse

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Se tromper d’épouse

En mettant à jour mon arbre généalogique « Charlemagne – Ridel »,  je me suis aperçu que je m’étais trompé de filialisation  pour Hugues Capet. Sa mère n’est absolument pas Rohaut du Maine ce qui était bien pratique pour remonter à Charlemagne et en plus elle cumulait les ascendances carolingienne et robertienne.

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Je me suis tout simplement trompé d’épouse pour Hugues le Grand, père de Hugues Capet qui s’est marié successivement :

  • en 914 avec Rohaut du Maine, fille de Roland comte du Maine ;
  • en 926 ou 927 avec Eadhild de Wessex ;
  • en 937 ou 938 avec Hedwige de Saxe ;
  • en 949 avec Raingarde de Dijon (c’est son authentique prénom).

La mère de Hugues Capet est la troisième, Hedwige de Saxe et n’est pas une descendante du grand Charlemagne.

Pendant quelques minutes, je découvrais que Charlemagne n’était pas mon ancêtre. Ça ne remplaçait pas « le prestige » d’un Hugues Capet ou d’un Hugues 1er, d’un Robert II le Pieux, d’un Henri 1er, d’un Philippe 1er, d’un Louis VI le Gros, d’un Louis VII le Jeune ou d’un Philippe Auguste, d’un Louis VII le Lion, voire même d’un Saint Louis. Sans parler du prestige d’être un héritier du premier des Bourbons ! J’étais tout désappointé et inconsolable.

Et puis, hourra !

Le grand-père du grand-père de la mère de Hugues le Grand, Béatrice de Vermandois, est un descendant de Charlemagne. #PépéPower

Béatrice de VERMANDOIS
N° Sosa :
Voir l arbre
Père :
Mère :

Et donc, Charlemagne est redevenu mon ancêtre !

Comme quoi en généalogie, mieux vaut re-re-re-re-vérifier ses sources plutôt deux fois qu’une. J’avais bien vérifié le bas de mon arbre, l’embranchement entre mes nobliaux en fin de parcours et mes roturiers argentés mais le haut de l’arbre c’était bien plus compliqué que prévu notamment pour ne pas se tromper d’épouse.

Alors c’est non sans émotion que je vous présente, l’arbre d’ascendance (corrigé) de mon grand-père Georges Ridel jusqu’à Charlemagne.

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Tous les chemins mènent à Charlemagne

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Tous les chemins mènent à Rome Charlemagne

Je viens de découvrir dans mon arbre généalogique une petite bifurcation et qui est aussi un petit raccourci pour remonter jusqu’à Charlemagne. Je m’étais concentré dans mes recherches et dans le travail de vérification et de recoupement uniquement sur la branche des de BIENCOURT et finalement en remontant celle des de BELLOY,  je découvre que les deux se recoupent 160 ans auparavant.

En 1604, sous le règne d’Heni IV, Thezeus de BELLOY (Sosa 10176) qui ouvre la branche des seigneurs de Saint-Martin ; chevalier, échanson du Roi, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, capitaine au régiment de Navarre, se maria par contrat avec Louise de BIENCOURT (Sosa 10177).

En 1761, sous le règne de Louis XV, Claude Nicolas de BELLOY (Sosa 318) ; chevalier, seigneur et patron des terres et seigneuries de Provemont, de Fissancourt, de Chauvincourt, de Neufville, de Bonnemare et autres lieux, officier au régiment des Bourbon infanterie, le descendant direct du dit Thezeus, se maria avec Rose Jeanne de BIENCOURT (Sosa 319).

La dite Rose est quant à elle, la descendante de Charles de BIENCOURT (Sosa 2552) ; chevalier, seigneur de Biencourt, en partie de Gamache, de Poutrincourt, de Chauvincourt, de Guibermenil, de Vercourt et autres lieux, conseiller, maître d’hôtel ordinaire du Roi, chevalier de son ordre, écuyer de la grande écurie et commandant son académie, qui est aussi le frère de la dite Louise de BIENCOURT mariée un siècle et demi auparavant à l’ancêtre du de BELLOY.

J’ai fait une infographie car c’est tout de suite plus clair en image.

Je m’attends à trouver d’autres croisements et d’autres embranchements similaires et je vous tiens au courant.

Pour voir tous les descendants direct de Charlemagne jusqu’à mon Grand-père paternel c’est par ici : On descend tous de C.


Les intitulés des titres et autres fonctions sont issues du Nobiliaire de Ponthieu et de Vimeu, de René marquis de Belleval.

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