Généalogiste amateur

@ Abate Ferrero di Lavriano [Public domain]

Généalogiste amateur

Je participe depuis sept mois sur Twitter à la commémoration d’un ancêtre du jour. À la date anniversaire du jour de sa naissance, de son mariage ou de sa mort, on rédige succinctement un petit tweet augmenté d’un hashtag #1J1Ancêtre (1 jour 1 ancêtre) ou #1J1Collateral (1 jour 1 collatéral) pour les frères, oncles, neveux et cousins d’un ancêtre.

Chacun ensuite peut illustrer son tweet par une photo de l’ancêtre en question ou par l’image de l’acte, d’un arbre généalogique, d’une carte postale du lieu, ou bien encore d’un plan de situation. Parce que ne nous voilons pas la face, la lecture de ces tweets est aussi enthousiasmante que celle d’un arbre généalogique sur 12 générations qui ne soit pas le notre. #LOL

Exemple de tweet #1J1Ancetre

Ceci dit, je lis tous les #1J1Ancêtre car on peut tomber sur un ancêtre commun et rencontrer un cousin en ligne, découvrir un ancien métier, un prénom chelou, des lieux inconnus et parfois on y lit des anecdotes cocasses, insolites, rigolotes, macabres, funestes, etc.

Pour ne pas ennuyer la poignée de fidèles qui suivent le #1J1Ancêtre, j’essaye d’humaniser le plus possible mon tweet en remplaçant par exemple une date de mariage par l’âge des mariés, la mention de deux frères par leurs prénoms, etc.

Exemple type Cerfa :

Il y a 192 ans, le 24/8/1827 à Bretteville-sur-Odon (14) décédait Frédéric Jules #HAMELET fils d’Exupère #HAMELET et de Jeanne Marie #CAILLOUET. Il était né le 2/1/1771 et s’était marié le 16/11/1790 à Bretteville-sur-Odon avec Marie Catherine #REVEL. #Genealogie #1J1Ancetre

Même exemple en plus « humain » :

Il y a 192 ans, le 24 août 1827 à Bretteville-sur-Odon dans le Calvados, décédait Frédéric Jules #HAMELET meunier de 56 ans. Il laisse veuve Marie Catherine #REVEL marié avec à l’âge de 19 ans, elle en avait 21. #Genealogie #1J1Ancetre

Les ancêtres récents

Ça c’est pour les ancêtres « classiques » pour lesquels on découvre leurs histoires via les registres d’états civils (les NMD – Naissance-Mariage-Décès) ou paroissiaux (les BMS – Baptême-Mariage-Sépulture ) ou via les actes notariés, les relevés de cadastre et les recensements de population. La liste est loin d’être exhaustive. Certains sont en ligne d’autres sont consultables sur place aux archives.

Parfois aussi, on s’appuie sur le travail de transcription de spécialistes. Car à moins d’être diplômé en paléographie et être latiniste, il y a  peu de chance de trouver par hasard l’acte de baptême d’un ancêtre qui aurait vécu avant 1700.

Dans tous les cas, on source ses données. Je m’y contrains aujourd’hui. Chose que je ne faisais pas lorsque je n’étais qu’un jeune Padawan généalogiste. Je notifiais juste le nom de la personne référente pour y revenir plus tard…

L’acte ci-dessous est celui du baptême de Maurice Cotty du 3 mars 1624 à Ploujean dans le Finistère. Il est écrit en latin, complètement inexploitable pour moi. Comme je suis adhérent au Centre généalogique du Finistère, je savais qu’il fallait chercher Mauritius et pas Maurice.  J’ai donc pu identifier cet acte. J’ai fait confiance à ceux qui m’avaient précédé.

L’acte suivant est celui du mariage de Michel Farouault et de Mathurine Renoult daté du 15 juillet 1606. J’ai juste réussi à déchiffrer les noms mais pour le reste je ne sais pas. Pour trouver cet acte, je me suis appuyé sur les recherches fructueuses de généalogistes plus aguerris que moi. J’ai encore fait confiance.

Les ancêtres historiques

Et puis, il y a les ancêtres lointains qui appartiennent parfois à la grande Histoire. Les recherches généalogiques ne peuvent plus se faire via le parcours précédemment décrit. Il faut s’en référer aux travaux des historiens et autres chercheurs.

Il se trouve que deux familles originaires du Ponthieu (la Somme) de très ancienne noblesse se sont croisées sur mon arbre, déployant des branches nobles et royales qui remontent ainsi jusqu’à Charlemagne et Rollon, mes deux ancêtres favoris. Il s’agit des familles de #BIENCOURT et de #BELLOY.

Pour retrouver ses ancêtres historiques, je me suis appuyé sur des bases de données en ligne. La plus connue et la plus controversée est Wikipedia qui est constamment mise à jour pour le meilleur et pour le pire. Son seul défaut serait qu’elle n’existât point.

Pour les familles nobles, il y a la base Roglo. Elle aussi est mise à jour mais surtout les fiches des individus sont souvent commentées et sourcées. Et au grand jamais, je ne me suis appuyé sur ces immenses arbres de généalogie en ligne que l’on peut trouver sur Geneanet.

Bref, je recoupe les informations que je trouve sur les deux bases pour mettre à jour mon arbre. J’essaye dans la mesure de mes compétences de renseigner la vérité la plus vraisemblable. Par contre, je me coltine la saisie de toutes les dates antérieures à 1582 en calendrier Julien. Il me semble que je m’approche plus de la vérité en procédant de cette manière.

Comme nous avons à faire à des nobles, je recoupe encore les informations à l’aide des Nobiliaires et autres dictionnaires de la noblesse qui sont également consultables en ligne. Il n’est pas rare que je trouve trois dates différentes pour un même événement. Je saisis alors « vers année » au lieu d’une date « exacte ».

Et donc, aujourd’hui j’ai posté sur Twitter mes contributions au #1J1Ancetre. Thomas Ier de Savoie dit le Gibelin est mort ce jour là. Il était comte de Savoie, comte de Maurienne et un marquis d’Italie. En consultant sa fiche Wikipedia, je (re)découvre qu’il était tombé raide dingue amoureux de Béatrice de Genève. Je le note sur mon tweet fidèle à ma mission d’humaniser un peu ces tweets commémoratifs.

Las !

Un généalogiste plus chevronné que moi s’émeut que je puisse faire confiance aux bases grand-public. Mais surtout, il tique sur l’amour attribué aux protagonistes de cette histoire. Je me sens misérable et je regarde de plus près de quoi retourne cette embrouille.

Sur la fiche Wikipedia de Thomas, il est écrit que c’est à l’occasion d’une fête qu’il rencontre la fille du comte de Genève. C’est sourcé et on l’a vu, c’est important de mentionner les sources ! Et des souces sur sa fiche, il y en a pléthore !

Cité par Bertoni, I Trovalori d’Ilalia, Modène, 1915, p. 8. Texte extrait de : Charles-Albert Cingria, La fourmi rouge et autres textes, L’Âge d’Homme, , 221 p. (ISBN 978-2-82510-669-3, lire en ligne [archive]), p. 176.

Après je comprends qu’on puisse encore mettre en doute cette vérité, là. Sans doute existe t-il des ouvrages qui mentionnent une toute autre histoire. Mais là, on a à faire à des batailles de spécialistes. Je ne suis qu’un généalogiste amateur et ces querelles là ne me sont pas parvenues.

Mais en y réfléchissant bien, qui était témoin de la scène dans la chambre entre le père et le fils ? Fake news ? Difficile de statuer en effet.

Ceci dit,  il est tout aussi difficile de prouver que cette scène n’a pas eu lieu. 😉

En tous les cas, je remercie mon contradicteur sur Twitter car j’ai vraiment cru avoir commis un crime. Et puis j’ai réfléchi un peu plus loin. Que savons nous du passé ? Que savons nous exactement de la vie intime de nos ancêtres, qu’ils soient nobles ou paysans ?

Quand on connaît la facilité de l’être humain à travers l’Histoire avec un « H » majuscule très précisément, pour manipuler, intriguer, calculer, mentir, trahir mais aussi d’aimer, de protéger, de sauver,  bref de vivre, je doute très fort que nous détenions la vérité vraie.

Et pourquoi pas ?

 

 

 

Mon grand-père en photo

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Mon grand-père en photo

Aujourd’hui, il y a 32 ans, le 5 décembre 1986 décédait à Clères (Seine-Maritime) Georges Maurice Valentin #RIDEL (Sosa 4) à l’âge de 81 ans. Il était tourneur sur métaux, ouvrier d’usine et a eu 11 enfants avec Jeanne Constance Augustine #BOULEAU (Sosa 5).

C’est comme ça, qu’habituellement, je rédige en 280 caractères maximum, ma contribution journalière au hashtag #1J1Ancetre sur Twitter. À chaque date anniversaire de naissance, de mariage ou de décès d’un ancêtre, on publie un petit post de souvenir, de mémoire comme un petit clin d’œil aux ancêtres.

Sauf que là, il s’agit de mon grand-père paternel et je trouve que c’est un peu court comme clin d’œil, alors je vais publier ici quelques photos de mon grand-père prises bien avant ma naissance. Je n’avais que 22 ans quand il nous a quitté.

Mon grand-père

Alors non, je n’ai pas eu un grand-père à la Marcel Pagnol avec les chants des cigales en fond sonore. Pépé, c’est ainsi qu’on l’appelait, s’était installé dans une maison d’une cité ouvrière dans la banlieue rouennaise comme cela se faisait à cette époque. Il n’était pas non plus un grand-père gâteau, il y avait des tontons et des tatas pour ça.

Lui, il était le patriarche, le chef de famille et tout le monde s’installait autour de lui mais pas pour l’écouter. Non, il n’était pas bavard. Je ne m’en suis vraiment rendu compte que très récemment avec mes tantes qui m’ont révélé qu’il était très avare en paroles sur sa propre histoire.

Par contre, il était bien le chef, nous les petits enfants, nous étions 15, n’avions pas le droit de parler à table. Nous étions dans les années 70 et malgré le vent de liberté qui soufflait au dehors, je n’ai pas été décoiffé par cette tempête et encore moins autour de sa table.

Pas de pépé sans mémé, elle n’était pas la chef mais tout tournait autour de ses besoins, son confort et son assiette. Ça peut paraître réducteur mais en fait non, c’était une affection pour ainsi dire toute dévote. À cette époque, j’avais une dizaine d’années et tout s’organisait en fonction d’elle sous le haut patronage silencieux et bienveillant de mon grand-père.

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Le mariage à Rouen de Georges Ridel et de Jeanne Bouleau, le 23 juin 1928

Pêcheur

C’était le temps des congés payés et il emmenait toute sa tribu en camping au bord de la mer sur la côte d’Albâtre. La légende raconte que certains ont fait les 60 km à vélo ! Toujours est-il qu’il s’est constamment entouré de ses 9 enfants pour ses virées que ce soit à la mer, à la campagne, ou en forêt à la cueillette des baies sauvages.

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Mon grand-père de retour de pêche à pied sur la côte d’Albâtre

Chef indien

Mon grand-père très jeune a quitté le domicile familial pour faire sa vie et faire un peu son foufou. C’est du moins ce que l’on raconte à propos de cette photo que j’adore. Mon pépé en jeune chef indien ! C’est lui à gauche sur la photo. C’est « terrible » de découvrir son grand-père en déconneur le visage barbouillé  alors que jusqu’à la découverte de cette photo, il était l’image même de l’autorité personnifiée et respectée.

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Mon grand-père en chef indien – à gauche sur la photo – clic pour voir + grand

Jardinier

Sa première passion aura été le jardin. Il se prédestinait à devenir jardinier et suivait une formation pour y parvenir. La vie en a décidé autrement, il deviendra tourneur sur métaux en usine mais il aura toujours par la suite cultiver des légumes dans son potager derrière sa maison.

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Mon grand-père, jeune homme jardinier – à gauche sur la photo

Enfant

De son enfance, on ne sait pas grand chose sauf qu’il a été élevé chez une nourrice. Son père (mon ancêtre joueur) était propriétaire d’une maison bourgeoise dans l’Eure et menait manifestement un grand train de vie. Sans doute un peu trop car il aura perdu tout ses biens immobiliers à cause de son addiction aux courses de chevaux.

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Mon grand-père enfant – assis dans l’herbe à droite sur la photo

Alors voilà, ici s’achève le rapide portrait en photos de Georges Maurice Valentin Ridel. Cela fait 32 ans qu’il est décédé et ça me ramène forcément à la disparition soudaine de mon père en 2011. Et curieusement ou pas,  je pourrai faire pratiquement le même mini portrait de mon père que celui de mon grand-père. Il n’était pas très bavard non plus. Je suis l’exception !


Georges Maurice Valentin RIDEL
N° Sosa :
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Père :
Mère :

On ne choisit pas ses ancêtres

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On ne choisit pas ses ancêtres

J’ai commencé mes recherches sur ma généalogie dans les années 80, je n’avais même pas 20 ans. C’était l’époque du courrier rédigée à la main auquel je joignais une enveloppe timbrée pour la réponse. J’envoyais  le tout aux mairies, je ne connaissais pas encore l’option des archives départementales.

Je réclamais une copie de l’acte et parfois les employés des mairies m’envoyaient à la place, des extraits d’acte de naissance, mariage et décès. J’ai rangé tous ces documents dans un classeur dans des pochettes plastifiées et puis je suis parti construire ma vie d’adulte. Au passage, c’était une très mauvaise idée la pochette plastique car l’encre se décolle du papier pour adhérer au plastique.

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Trente cinq ans plus tard, je reprends mes recherches avec un regard tout neuf et bien différent sur mes ancêtres et avec des outils tout neufs également. La numérisation des archives départementales de l’état civil, des plans du cadastre, des registres matricules, etc. nous facilite bien la vie ainsi que la publication des arbres en ligne, le partage des sources aussi, encore que la tendance soit à la monétisation du travail fait parfois par des bénévoles…

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Un regard bienveillant

Il y a 35 ans, je cherchais juste mes ascendants directs car c’était plus facile pour moi que de me perdre avec les frères et sœurs, les oncles et les cousins et les remariages. J’étais en quête de célébrités, je cherchais des ancêtres illustres ! Ce n’est que très récemment que j’ai découvert ma filiation à Charlemagne. Aujourd’hui mon regard est tout autre, je suis plus intrigué par leurs conditions de vie voire de survie que du sang royal qui coule dans leurs veines.

Les épreuves de toutes les guerres, civiles, religieuses, mondiales, des famines, des maladies, de la pauvreté, des révolutions civiles et industrielles, des deuils, des enfants morts en bas âge, des parents inconnus, des hivers rigoureux, des récoltes perdues, toutes ces épreuves nos ancêtres les ont traversées, les uns avec panache, d’autres par hasard et encore d’autres aussi par des procédés moins nobles.

Dans nos arbres se côtoient : des riches ; des bandits ; des nobles ; des journaliers ; des rois ; des bourgeois ; des pauvres ; des ouvriers ; des chevaliers ; des assassins ; des soldats ; des paysans ; des tisserands ; des marquis ; des bâtards, et je trouve ça assez admirable de les voir tous se côtoyer virtuellement à travers les siècles et les territoires.

Focus sur un ancêtre

De cette masse, je vous invite à vous concentrer sur un seul de vos ancêtres. En choisir un au hasard et penser que lui mort, toute sa descendance et donc votre modeste personne s’évanouiraient dans le néant. Vertigineux ! Cet ancêtre, s’il n’a eu aucun mérite ni châtiment à naître à cette époque là, dans ce lieu là, aura dans toute son humanité traverser son temps avec ses joies, ses peines, ses croyances, ses peurs aussi.

Les territoires

Le lieu de naissance, c’est la grande loterie de la chance ou pas de naître en occident, en orient, sur une île, dans une grande ville ou dans un petit village. Il se trouve que mes ancêtres (connus à ce jour) sont tous nés en France à l’exception notable des quelques rois et autres nobles.

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Oui oui celui qui est décédé à Tunis c’est bien Saint Louis 😉

Et quand je parle de la France c’est un abus de langage car à la mort de Charlemagne, elle n’existe pas encore, on parle de la Francie occidentale (royaume de Charles le Chauve), de la Francie médiane (royaume de Lothaire) et de la Francie orientale (royaume de Louis le Germanique) qui deviendra l’Allemagne. Alors de mon point de vue, la notion même de Français de souche me paraît bien relative et un brin surexploitée de nos jours.

La géométrie de la France même plus récemment dans le temps est très variable. Qui saurait me dire si des ancêtres nés sous la première République  dans les départements comme : Deux-Nèthes, Jemappes, Sambre-et-Meuse, Meuse-Inférieure, Mont-Tonnerre, sont bien bel et bien français ? J’ai lu dernièrement lors de la commémoration de l’armistice de 1918 que certains ancêtres ont enfilé l’uniforme allemand alors que de l’autre côté des cousins revêtaient celui de la France.

La barrière de la langue

Nous pensons souvent aux choses que l’on pourrait bien raconter à nos ancêtres si d’aventures le voyage dans le temps nous était familier. Mais saurions-nous nous faire comprendre ? Rien n’est moins sûr ! Les patois, les dialectes, les langues régionales ont régné  en maître avant l’uniformisation du langage officiel du royaume de France. Et on doit saluer le travail des curés, prêtres et autres vicaires qui devaient traduire en latin puis en français les déclarations de leurs ouailles.

Voir ce lien extraordinaire vers l’atlas sonore des langues régionales de France. Il suffit de cliquer sur le point d’une ville et de monter le son pour entendre la même fable d’Ésope racontée en normand, en breton ou en flamand, etc. C’est un bon moyen de se rapprocher par ce média totalement inattendu, de ses ancêtres.

La religion omniprésente, incontournable

À propos des curés, nous devons bien replacer dans leur contexte la place de la religion dans la vie de nos ancêtres et bien mesurer qu’elle ne peut aujourd’hui, en 2018, y trouver la même importance. Tous les actes de la vie de nos ancêtres étaient balisés par l’Église via l’église du village. Pour les baptêmes, les fiançailles et les mariages et bien sûr pour les inhumations. Mais pas seulement, les cloches sonnaient l’heure des prières mais aussi, j’ose l’écrire, celle des pauses déjeuner et celui du coucher.

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Savoir signer

Aujourd’hui en France, il subsiste encore une faible partie de la population (7%) qui ne sait ni lire n’écrire. Mais autrefois seuls les nobles, les bourgeois et les membres de l’Église avaient accès à l’éducation. Tous les autres travaillaient à la seule force de leurs bras pour nourrir leur famille, pour se vêtir et pour avoir un toit. Parfois certains de nos ancêtres, pas forcément éloignés, savaient juste signer leur nom.

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L’enseignement de la généalogie

Au regard de qui nous descendons, dans la diversité des situations sociales et géographiques, nous sommes amenés à réfléchir sur notre relation aux autres. Nous devrions, nous les généalogistes amateurs ou professionnels, être enclins à beaucoup plus d’ouverture envers nos concitoyens qu’ils soient différents de nous, qu’ils soient sans domicile fixe, employés de bureau, startupeurs, ouvriers, fonctionnaires, chefs d’entreprise ou millionnaires.

L’enseignement que nous délivre nos recherches en généalogie c’est qu’il suffit d’un simple coup du sort pour se retrouver de tel ou tel côté de la barrière sociale ou de celui de la frontière qui nous sépare des autres pays. Comme on ne choisit pas ses ancêtres, on ne choisit pas notre héritage et on devrait être beaucoup plus clément envers les autres héritiers que nous côtoyions.

 

 

Mon ancêtre espagnol

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Mon ancêtre espagnol

Jean de Salazar est un mercenaire espagnol célèbre originaire de la Biscaye dans le Pays basque espagnol. Il appartenait à la bande d’écorcheurs de Rodrigue de Villandro, guerrier espagnol noble du Moyen-Âge pendant la Guerre de Cent ans.

Il suivit en 1428 l’étendard de Jeanne d’Arc au siège d’Orléans occupé par les Anglais. Il la suivra partout dans toutes ses batailles jusqu’au sacre du roi Charles VII à Reims. À la suite de quoi, il s’installa dans le sud de la France et se mit au service de grands seigneurs comme Georges de la Trémoïlle, prononcé [trémouille] ce qui casse un peu la magie du titre.

Georges de la Trémoïlle lui donnera alors pour services rendus, une fille bâtarde naturelle à épouser, Marguerite, Dame de Saint-Fargeau. Ils se marièrent le 31 octobre 1441 à Sully-sur-Loire. Ils eurent quatre enfants dont toute la descendance prit par la suite grand soin de s’enorgueillir de cet aïeul célèbre.

Mon ancêtre espagnol, Jean de Salazar, succomba à d’atroces brûlures le 12 novembre 1479 soit deux ans après avoir été blessé lors du siège qu’il soutint à Gray, en 1477 pour le compte du roi Louis XI.

C’est par la branche de La TRÉMOÏLLE que ma généalogie remonte à Charlemagne ce qui n’est point déshonorant. Mais ce n’est pas la seule branche, d’autres sont à retrouver notamment parce que les nobles se sont tous mariés entre cousins à une époque ou à une autre.

Jean de SALAZAR
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Tous les chemins mènent à Charlemagne

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Tous les chemins mènent à Rome Charlemagne

Je viens de découvrir dans mon arbre généalogique une petite bifurcation et qui est aussi un petit raccourci pour remonter jusqu’à Charlemagne. Je m’étais concentré dans mes recherches et dans le travail de vérification et de recoupement uniquement sur la branche des de BIENCOURT et finalement en remontant celle des de BELLOY,  je découvre que les deux se recoupent 160 ans auparavant.

En 1604, sous le règne d’Heni IV, Thezeus de BELLOY (Sosa 10176) qui ouvre la branche des seigneurs de Saint-Martin ; chevalier, échanson du Roi, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, capitaine au régiment de Navarre, se maria par contrat avec Louise de BIENCOURT (Sosa 10177).

En 1761, sous le règne de Louis XV, Claude Nicolas de BELLOY (Sosa 318) ; chevalier, seigneur et patron des terres et seigneuries de Provemont, de Fissancourt, de Chauvincourt, de Neufville, de Bonnemare et autres lieux, officier au régiment des Bourbon infanterie, le descendant direct du dit Thezeus, se maria avec Rose Jeanne de BIENCOURT (Sosa 319).

La dite Rose est quant à elle, la descendante de Charles de BIENCOURT (Sosa 2552) ; chevalier, seigneur de Biencourt, en partie de Gamache, de Poutrincourt, de Chauvincourt, de Guibermenil, de Vercourt et autres lieux, conseiller, maître d’hôtel ordinaire du Roi, chevalier de son ordre, écuyer de la grande écurie et commandant son académie, qui est aussi le frère de la dite Louise de BIENCOURT mariée un siècle et demi auparavant à l’ancêtre du de BELLOY.

J’ai fait une infographie car c’est tout de suite plus clair en image.

Je m’attends à trouver d’autres croisements et d’autres embranchements similaires et je vous tiens au courant.

Pour voir tous les descendants direct de Charlemagne jusqu’à mon Grand-père paternel c’est par ici : On descend tous de C.


Les intitulés des titres et autres fonctions sont issues du Nobiliaire de Ponthieu et de Vimeu, de René marquis de Belleval.

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De père et de mère inconnus

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Père et mère inconnus.

Cette mention fait froid dans le dos.

La première fois que j’ai eu affaire à la mention « de père et de mère inconnus » c’est avec Sophie LÉONIE (Sosa 53) la grand-mère de mon arrière-grand-mère maternelle ça m’a vraiment attristé et je réalisais soudain qu’une branche complète de mon arbre généalogique disparaissait.

Elle a été trouvée exposée (sic) à la porte de l’Hospice général de Dieppe en Seine-Maritime le 14 avril 1821. Elle est probablement née quelques jours plutôt mais cette information et les raisons de son abandon sont définitivement perdues.

Est-elle le fruit d’une union adultérine ? Est-elle une bouche de trop à nourrir ? On ne le saura jamais.

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Toujours est-il que je suis resté perplexe devant le mot « Exposée » c’est le terme employé sur son acte de baptême. J’ai fait des  rapides recherches et j’ai découvert l’existence des tours d’abandon. Non pas une tour mais un tour comme un plateau tournant. D’ailleurs au Brésil et au Portugal on les appelle les « rodas dos expostos » (« roues pour les exposés »). L’autre hypothèse qui expliquerait l’utilisation de cet adjectif c’est qu’il permettait d’éviter au bébé l’exposition aux intempéries et aux aléas de la rue.

Les tours d’abandon

Vers 1800, plusieurs villes mettent en place des tours d’abandon. Il s’agit d’un guichet tournant installé dans la façade des hospices.  On déposait le nouveau né sur un plateau tournant puis on sonnait une cloche pour avertir le personnel de l’hospice.

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Tour de l’Hospice général de Rouen – Par Velvet [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html)
En France, saint Vincent de Paul fait aménager le premier tour à Paris en 1638. Ils sont légalisés par un décret impérial du 19 janvier 1811  et à leur apogée ils étaient au nombre de 251 dans toute la France. On en trouvait dans les hôpitaux, dont l’Hôpital des Enfants-Trouvés de Paris. Un mouvement favorable à leur suppression se développe dans les années 1830. Le nombre d’enfants abandonnés se comptant en dizaines de milliers chaque année, les tours d’abandon sont fermés en 1863 et remplacés par des « bureaux d’admission » où les mères pouvaient laisser leurs enfants de manière anonyme tout en recevant des conseils. La loi du 27 juin 1904 abolit définitivement les tours d’abandon.

Une miraculée

Toujours est-il que mon aïeule Sophie LÉONIE est une miraculée car la mortalité enfantine des enfants abandonnés au début du xixe siècle est considérable. L’essor industriel contraint les ouvriers à un travail intensif et ce dès le plus jeune âge. La malnutrition et l’alcoolisme engendrent des enfants fragiles qui succomberont pour la plus part de méningite ou de tuberculose.

Elle eut finalement une vie assez brève, elle est décédée le 14 avril 1876 à Meulers en Seine-Maritime à l’âge de 51 ans. Elle s’est mariée à 23 ans avec Jacques Hippolyte FOURÉ (Sosa 52) et je lui ai trouvé sept enfants.

Qui aurait pu imaginer que 142 ans après sa mort quelqu’un penserait à elle ?

 

 

On descend tous de Charlemagne

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On descend tous de Charlemagne

9 Français de souche sur 10 descendent de Charlemagne, ce n’est pas moi qui le dit mais les mathématiques et c’est l’avis de nombreux généalogistes et historiens. Pour faire simple vers l’an 800 on aurait mathématiquement entre 70 milliards et 1000 milliards d’ancêtres possibles alors que la population estimé en France à cette époque n’est que de 8 millions d’individus. Voir infographie sur mon site Facilitateur d’image.

Et donc, je descends moi aussi de Charlemagne ! J’ai découvert que la branche de la mère de mon grand père paternel Juliette Delisle (Sosa 9), se plugguait sur celle des rois carolingiens et capétiens. Et ce en filiation directe et non pas par cousinage.

J’ai retrouvé les actes des ancêtres issus de la noblesse jusqu’au mariage de Louis Charles de BETTENCOURT (Sosa 638) avec Marie Jeanne de MAUVIEL (Sosa 639) daté du 23 avril 1731 à Gamaches-en-Vexin dans l’Eure. Ensuite, j’ai reconstitué la filiation à partir du travail de généalogistes et d’historiens en recoupant à chaque fois les informations. Il y a des petites erreurs sur les dates ou les titres complets mais jamais sur la filiation.

La dernière représente de cette branche noble de mon arbre est Jeanne Helmina de POINTEL (Sosa 39) qui s’est mariée avec un honorable roturier et fortuné épicier, Pierre Jean Philippe MOULIN (Sosa 38) le 6 juin 1843 à Paris.


Édit du 24/10/2018 : l’arbre a été mis à jour

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